La Grange propose, déployée dans le foyer d’accueil et Le Café, une exposition collective lente et ouverte qui évolue – parfois en phase, parfois en décalage – avec la programmation du lieu. Dédié·e à sa propre allure s’inspire des domaines de la chronobiologie et de l’évolution minérale et prend forme à partir des rythmes superposés qui guident notre monde – solaire, lunaire, sidéral et circadien. Comme les saisons qui se superposent aux jours et aux marées, la présence des images, des sculptures et des installations se chevauchent les unes aux autres. Certaines œuvres se déplacent dans l’espace et certaines vont et viennent, tandis que d’autres changent et grandissent. La durée devient une forme, ponctuée par les performances et les spectacles qui se déroulent au-dessus, sur la scène du théâtre.
Cette première phase de l’exposition inaugurée le 25 février est fortement inspirée par la croissance des minéraux et leur relation intrinsèque avec le vivant, qui a été baptisée la bio-géo-coévolution. En parcourant des premières formes de vie, leurs traces et leurs effets sur leur environnement, ainsi que sur les voies de réaction ouvertes par la vie organique par lesquelles de nouveaux minéraux se forment, l’exposition estompe les distinctions entre le vivant et le non-vivant ainsi que celles entre les sciences et les arts, laissant entrevoir une créativité intrinsèque à la matière.
Dans le cadre de cette exposition, Matheline Marmy et Hunter Longe ont réalisé une résidence de création à l’UNIL afin de travailler avec des chercheurexs à la pointe de ces études. Les œuvres issues de cette collaboration figurent dans l’exposition, aux côtés des travaux d’Alan Bogana, Ilana Halperin et Sarah Sandler, et d’une sélection de spécimens de la collection du Musée cantonal de géologie.