L’œuvre est simple et synthétique. Elle renvoie à quelque chose de connu, les antennes de télévision qui envahissaient les toits de toutes les constructions. Aujourd’hui, elles évoquent aussi les antennes 5G et les polémiques qu’elles suscitent. Le titre 50G propose une évolution ultérieure. La construction est trop grande, trop percutante pour ne pas glisser vers l’ironie. L’artiste instaure une ambiguïté : par songigantisme, l’assemblage de barres en acier peut faire référence à un sculpture abstraite ou, par sa schématisation extrême, figurer un dispositif d’antenne.Cette image symbolique et emblématique du monde industriel est tellement ancrée dans la mémoire collective que, confrontée à l’environnement naturel du parc,elle devient une rencontre surprenante avec un objet qui devrait se trouver en hauteur.
Pour cet artiste aux activités transdisciplinaires, sans médium de prédilection, le contexte est prépondérant. Animé par la volonté de quitter les codes de sa formation en design graphique,il expérimente des médiums différents comme la photocopie, la photographie ou l’installation qu’il intègre volontiers à une pratique collaborative. La réactivation de souvenirs d’enfance revient dans plusieurs projets dont le plus connu est peut-être Champ de bataille à Lausanne. Des troncs d’arbres fichés dans le sol évoquent avec leurs ailerons de flèches tombées du ciel. Une réminiscence des jeux d’enfants où tout paraissait immense. Une disproportion et une référence populaire qui font écho à l’oeuvre de Bex.
Nadia El Beblawi, historienne d’art